Véronique Dham, spécialiste Biodiversité et Entreprise et experte auprès de l’IPBES, interpelle les entreprises dans son article ʺBiodiversité et entreprises : il est grand temps de mettre fin à la politique de l’autrucheʺ. Extraits :

📍  ʺ(…) plus de 90% des pressions exercées par les entreprises sur la biodiversité proviennent de l’amont de la chaîne de valeur, à travers les approvisionnements.ʺ

📍 ʺ2 raisons majeures à cette mobilisation des entreprises : l’étau qui se resserre sur elles, avec d’un côté la nouvelle réglementation européenne en matière de reporting financier – Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) – et de l’autre le monde de la finance.ʺ
[ NDLR : et le RDUE* , oublié dans cet article. ]

📍 ʺConstat édifiant mais tellement vrai [NDLR : voir statistiques dans l’article]. Le manque criant de connaissances sur ce sujet dans le monde de l’entreprise est un obstacle majeur à la compréhension des liens existants entre une activité économique et le vivant, à la responsabilité réelle de l’entreprise et aux risques qu’elle encourt. Ce qui conduit à ne pas se poser les bonnes questions et donc à proposer des mesures qui ne sont pas à la hauteur des enjeux de l’effondrement du vivant. Une politique de l’autruche en quelque sorte.ʺ

📍 ʺTant que les entreprises ne prendront pas en compte le sujet de la biodiversité sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, les ambitions de la feuille de route mondiale de la biodiversité fixée lors de la dernière COP15 n’ont aucune chance d’aboutir, à savoir diviser par deux les pressions sur la biodiversité d’ici 2025 et atteindre une empreinte neutre voire positive d’ici 2030.ʺ

➡️ Voir les exemples d’actions cités dans l’article ; dans cette liste d’actions proposées, comment les interpréter dans la filière bois ?

🎯 ʺadopter des filières responsablesʺ ➜ choisir des produits certifiés FSC, PEFC (gestion durable/responsable des forêts).

🎯 ʺsoutenir les fournisseursʺ ➜ choisir ses fournisseurs en conséquences et les accompagner vers les labels de certification de gestion durable des forêts, et dans un premier temps les labels de légalité des produits bois.

🎯 ʺaccepter de tourner le dos à certains produitsʺ ➜ c’est-à-dire accepter de ne pas acheter des produits bois issus d’exploitation « illégale », ou de forêts sous gestion forestière non durable, ou sans label de gestion forestière durable/responsable.

💡 Rappel du post LinkedIn du 05/08/2024 (Forbes) :
ʺComme à de nombreuses reprises, les entreprises ont été tentées de faire l’autruche et d’espérer que les querelles politiques entraîneront des retards ou une suspension de la réglementation. Il vaut mieux être vigilant que de rester dans l’ignorance. Le coût de la non-conformité dépassera de loin les efforts que les entreprises devront entreprendre.ʺ

* RDUE : ʺRèglement contre la déforestation et la dégradation des forêtsʺ (appelé RDUE, ou ʺzéro déforestationʺ) ; European Union (EU) deforestation-free regulation (EUDR) ; applicable à partir du 30/12/2024 et le 30/06/2024 pour les PME.

Source : article Novethic, article Ekwato (Forbes).
Photo issue de l’article Novethic.